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Bateau au mouillage dans le PNM du Golfe du Lion | Crédit : Alix Goimard / Agence française pour la biodiversité
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Exemple d'ancrage non-respectueux dans des zones d'herbier / Katia Ballorain / Office français de la biodiversité
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En auditant l’ensemble des thématiques abordées par le déploiement de Natura2000 en mer, les partenaires du Life Marha ont nettement identifié trois raisons qui expliquent l’état actuel et la trajectoire toujours négative de l’état de conservation des habitats marins.
  • Une application insuffisante du principe d’évitement et de réduction des impacts

L’outil principal de protection et de gestion des écosystèmes naturel que représente l’évaluation environnementale appliquée aux plans, programmes et projets est en effet largement insuffisamment mis en œuvre.

De fait, la grande majorité des usages en mer, générant des pressions significatives, est soit non évaluée, soit évaluée à charge pour l’environnement.

Plusieurs causes sont identifiées : le manque de moyens d’instruction, le manque de formation des agents pour l’instruction comme pour le contrôle, mais aussi des éléments de doctrine et de posture de l’administration.

Les gestionnaires ne sont également pas suffisamment formés, et trop peu nombreux pour assurer une gestion efficace. Beaucoup sont directement employés par les collectivités locales, et manque de fait d’indépendance d’action et d’évaluation. Enfin, les usagers de la mer, manquent d’information et justifient, de bonne ou mauvaise foi, de l’innocuité de leurs pratiques.

 

  • Une gouvernance des sites Natura2000 trop peu engagée

La plupart des Comités de pilotage Natura2000 se réunissent une fois par an, pour partager un bilan des travaux menés, et présenter les actions à venir. Or, ces COPIL sont de réelles et rares opportunités de disposer d’arènes de concertation et de gestion démocratiques des sites côtiers et marins.

Les membres des COPIL doivent davantage être informés sur leur rôle afin qu’ils prennent part aux décisions, qu’ils interviennent sur la gestion, et que la société organisée autour des enjeux d’un site s’approprie ces enjeux et les gère en responsabilité, au lieu d’assister passivement à la dégradation des écosystèmes, des services écosystémiques et des activités dépendant de la santé de la mer. 

 

  • Des arbitrages politiques déséquilibrés

Les décideurs politiques et administratifs, influencés par leur proximité sociale avec les usagers de la mer et par une realpolitik fondée sur l’économie de court terme et la paix social, sont généralement enclins à favoriser les plans, programmes et projets socialement et économiquement faciles à valoriser en négligeant l’impact environnemental, mais également social et économique de moyen et long terme. Cela s’explique également par le manque de connaissance et de compréhension des mécanismes d’interactions entre usages et écosystèmes à tous les niveaux de décision.