Cartographie fine du golfe de San Fiurenzu dans le PNM du Cap Corse
Appuyé par le Life Marha, le Parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate / Parcu naturale marinu di u Capicorsu è di l’Agriate a commandé la cartographie fine du golfe de San Fiurenzu qui a été réalisée en ce début d’année 2020 par le bureau d’étude Seaviews. Elle a pour but de faire le point sur l’état de santé de l’herbier de posidonie (Posidonia oceanica) dans cette baie fréquentée par la petite et la grande plaisance.
La campagne s’est déroulée en deux phases qui ont permis de croiser plusieurs techniques. La première a permis d’acquérir des données cartographiques grâce à des relevés acoustiques sur les zones les plus profondes et les herbiers de posidonie. La deuxième a permis d’acquérir des données photogrammétrie sur tout le linéaire côtier de la zone définie.
Les résultats de cette étude, qui a également permis d’obtenir une cartographie précise des limites du récif barrière de posidonie de San Fiurenzu, sont notamment :
- Une large représentation de l’herbier de Cymodocée (Cymodocea nodosa) à proximité du site cartographié et tout le long de la côte prospectée ;
- Un nombre important de corps morts répertoriés ;
- Les herbiers de la zone semblent porter les cicatrices de nombreux ancrages.
- Les habitats sableux sur lesquels sont définies des zones pour le mouillage des unités supérieures à 80 mètres (arrêté 155-2016) portent encore les stigmates des mouillages des années précédentes malgré un nombre très faible de bateaux accueillis au sein de celle-ci. Les habitats sableux pourraient donc conserver les traces des ancrages de grosses unités et ce malgré l’hydrodynamisme important dans le golfe.
- Aucune grande nacre (Pinna nobilis) vivante n’a malheureusement été inventoriée suite à la grave épizootie qui a décimé l’ensemble des populations autour de la Corse.
Un corps mort au milieu de la posidonie Crédit : OFB / Seaviews |
Une autre phanérogame marine: la cymodocée à San Fiurenzu Crédit : OFB / Seaviews |
Les résultats de cette étude permettront au Parc d’évaluer la nécessité de mettre en place des mesures de gestion déjà identifiées dans son plan de gestion voté en 2019. La stratégie mouillage du Parc pourra également être affinée en précisant les zones les plus impactées par les ancrages.
Cette étude sera également un outil de sensibilisation des porteurs de projets qui se mobilisent sur la question du mouillage et permettra de mettre en avant le besoin d’agir en concertation pour préserver les habitats marins du Parc.