Des essais concluants pour l’observatoire de fond de mer de l'Ifremer
Des essais bassin se sont déroulés, les 3 et 4 août 2020, afin de tester le système de remontée de l’observatoire de fond de mer développé par l’Ifremer dans le but de suivre les récifs coralliens profonds. Ces essais se sont achevés avec succès lorsque la station est remontée à la surface de manière autonome et à l'horizontale. La station est désormais prête pour le « grand bain ». Elle sera testée en mer, au mois de septembre lors de la mission Momarsat 2020, sur le site hydrothermal Lucky Strike (ride médio-atlantique) à 1700m de profondeur.
Dans le cadre de l’action Marha A2 dont l’objectif est d’évaluer l’état de conservation des habitats, l’Ifremer propose un volet d’étude sur les coraux d’eau froide du golfe de Gascogne intitulé ChEReef (Characterization and Ecology of cold-water coral Reefs). L’objectif de ce projet est de décrire et comprendre la distribution de ces récifs coralliens à l’échelle d’un canyon mais aussi la dynamique temporelle des espèces ingénieures qui structurent ces habitats.
Dans ce contexte, un observatoire fond de mer sera déployé dans le canyon de Lampaul, au large de la Bretagne, à partir de 2021 et pendant 5 ans. Il permettra un suivi sur le long terme de ces communautés de récifs de coraux d’eau froide. Cet observatoire utilisera des technologies similaires à celles déjà déployées sur le site EMSO Açores et notamment l’EGIM (module d’instrumentation générique EMSO) et le COSTOF2 (communication and Storage Front-end 2nd Generation). Afin de préserver l’habitat, le déploiement et la récupération de l’observatoire seront effectués sans largage de lest perdable. Ce point est une nouveauté en rupture par rapport aux réalisations précédentes.
Schéma de l’observatoire qui sera déployé 5 ans dans le cadre du projet Marha (©Ifremer) |
Module caméra déporté qui filmera un récif de coraux (©Ifremer) |
Capteurs installés sur la structure principale de l’observatoire et le module caméra déporté (©Ifremer)
La conception mécanique et les développements électroniques et logiciel de cet observatoire sont désormais terminés. Son montage et son intégration sont encore en cours dans les ateliers de l’Unité Recherche et Développements Technologiques de l’Ifremer, sous la supervision de Bertrand Moreau et Jean-Romain Lagadec, mais il est désormais prêt à être immergé !
Structure de l’observatoire fond de mer Marha (Crédit : Bertrand Moreau/Ifremer)
Des essais bassin se sont donc déroulés les 3 et 4 août 2020 à l’Ifremer afin de tester le système de remontée sans lest à l'aide des ballasts à vessie à huile réversible (technologie utilisée sur les profileurs Arvor et Provor).
Cinq ballasts d’une flottabilité de 16kg chacun seront à terme installés sur l’observatoire (à ce jour, seuls 4 ballasts sont installés, le cinquième étant un ballast de secours) permettant ainsi de faire remonter la structure, dont le poids dans l’eau est de 50 à 60 kg (1,5 tonne dans l’air). Le déclenchement du remplissage des ballasts est effectué par Wifi à l’aide d’un ROV.
Ces essais se sont achevés avec succès lorsque la station est remontée à la surface de manière autonome et à l'horizontale, une fois le seuil de flottabilité positive atteint (soit 3h après le déclenchement des pompes des ballasts). La station est désormais prête et configurée pour les tests en mer qui devraient se dérouler lors de la mission Momarsat 2020 au mois de septembre, sur le site hydrothermal Lucky Strike (ride médio-atlantique) à 1700m de profondeur.